S’il y a bien une question qui revient régulièrement à la boutique, c’est celle de l’arrosage. Quand ? Combien ? Par-dessus ou par-dessous ? Et surtout… pourquoi ma plante fait-elle la tête alors que je l’arrose "comme il faut" ?
Dans cet article, je vous partage les bases essentielles pour comprendre comment bien arroser ses plantes, ainsi que mes conseils d’artisan fleuriste pour éviter les pièges les plus fréquents. Car oui, l’arrosage est souvent la première cause de dépérissement des plantes d’intérieur, et c’est rarement par manque d’eau…
Beaucoup de fiches de culture indiquent souvent des fréquences d’arrosage toutes faites : “une fois par semaine”, “tous les 10 jours”… mais en réalité, il n’y a pas de règle universelle. Ce qui fonctionne chez votre voisin·e peut faire mourir votre plante chez vous. Tout dépend de votre environnement : lumière, température, type de pot, humidité ambiante, exposition au chauffage ou à la climatisation…
Le plus important, c’est l’observation. Des feuilles molles ou jaunies ne signifient pas forcément un manque d’eau. Un excès provoque souvent les mêmes symptômes, en silence, au niveau des racines..
Mon conseil : mieux vaut un léger sous-arrosage qu’un excès. Une plante un peu sèche peut repartir. Une plante noyée, c’est souvent trop tard.
Avant de sortir l’arrosoir, posez-vous une question simple : quelle est l''origine de ma plante ? Sa région natale vous donnera de précieux indices.
- Plante tropicale : elle aime une humidité constante, sans excès d’eau. Arrosez régulièrement, et brumisez si l’air est sec.
- Plante méditerranéenne ou désertique (comme les succulentes ou cactus) : elles préfèrent les terres bien sèches. Arrosez rarement, mais généreusement.
- Plante de climat tempéré : elles ont souvent besoin d’un arrosage régulier, mais apprécient que le terreau sèche légèrement entre deux.
Au printemps et en été, les besoins augmentent, surtout en période de croissance. Mais chaleur ne signifie pas forcément soif !
En hiver, la plupart des plantes ralentissent leur activité : il faut donc espacer les arrosages.Mais attention à certains chauffages qui dessèchent l'atmosphère !
La vraie question est souvent là. Arroser oui… mais au bon moment. Et pour ça, il faut savoir lire les signes.
Contrairement à ce qu’on entend souvent, je ne recommande pas de mettre le doigt dans la terre. Cela ne donne qu’une indication très superficielle et ce n'est pas toujours simple. Je conseille plutôt d’utiliser une pique en bois (type baguette à brochette) : enfoncée jusqu’au fond du pot, elle ressort sèche ou humide selon l’état réel de la motte. Simple, efficace, et économique !
Et pour celles et ceux qui veulent aller plus loin, je propose aussi à la boutique et en ligne des capteurs d’humidité sans piles : insérés dans le pot, une petite aiguille vous indique le taux d’humidité du terreau. C’est un excellent moyen de se rassurer… et d’apprendre à connaître ses plantes.
Chaque plante, chaque pot et chaque situation méritent une méthode adaptée. Voici les principales techniques, avec leurs usages et limites.
C’est la technique la plus répandue : on verse l’eau sur la surface du terreau, généralement à l’aide d’un arrosoir à bec fin. Elle convient à beaucoup de plantes, à condition d’y aller doucement, pour que l’eau ait le temps de s’infiltrer dans tout le substrat. Si la terre est très sèche, elle peut avoir tendance à repousser l’eau comme une éponge dure : dans ce cas, il vaut mieux arroser en deux fois, ou griffer légèrement la surface.
Attention à ne pas mouiller le feuillage, surtout si la plante est exposée à la lumière directe : cela peut provoquer des taches ou favoriser les maladies.
Appelé aussi bassinage, c'est ma méthode favorite, je l'utilise pour la plupart des plantes à la boutique. Très efficace, surtout avec les pots en terre cuite brute : versez de l’eau dans une soucoupe ou une bassine et laissez le pot s’en imprégner par le bas. Cette méthode permet à la plante de prendre exactement ce dont elle a besoin, sans risquer de noyer les racines. Elle demande un peu de patience : attendez que le dessus de la terre soit légèrement humide avant de retirer le pot et de le laisser s’égoutter.
Le principe : plonger complètement le pot voire même la plante dans une bassine d’eau et attendre que les bulles cessent de remonter à la surface. Cela garantit une hydratation en profondeur, idéale après un oubli d’arrosage.
Cette méthode demande un peu de manipulation : difficile à mettre en place pour les gros pots et prévoir un paillage un peu lourd pour que la terre ne s’échappe pas pendant l’immersion.
L’olla est un petit réservoir en céramique microporeuse que l’on enterre dans le terreau, au plus près des racines. Une fois rempli, l’eau s’infiltre progressivement dans la terre, selon les besoins de la plante. Résultat : aucun excès, aucune perte, et une autonomie qui peut durer plusieurs jours.
C’est une solution idéale pour :
- les plantes d’intérieur qui ont besoin d’une humidité constante ;
- les personnes qui s’absentent régulièrement ;
- ou simplement celles qui souhaitent limiter les manipulations d’arrosage.
En boutique, je propose plusieurs modèles d’ollas adaptés aux pots d'environ 15 cm de diamètre. Un petit geste simple pour des plantes heureuses… et un peu plus de sérénité au quotidien.
Certaines plantes aiment recevoir une douche tiède de temps en temps : cela nettoie la poussière, hydrate légèrement le terreau, et peut même chasser certains parasites. C’est particulièrement utile pour les grands feuillages (Monstera, Ficus, Schefflera…).
Privilégiez une eau tiède, pas trop forte en pression, et faites-le le matin pour laisser le temps à la plante de sécher. À éviter cependant lorsque la plante est en fleurs.
La brumisation ne remplace pas un arrosage, mais elle peut recréer une atmosphère humide appréciée des plantes tropicales, surtout en hiver quand l’air est sec. Certaines plantes adorent ça, d’autres beaucoup moins.
Évitez de brumiser les fleurs, et ne pulvérisez jamais en plein soleil. Les Calatheas, les fougères ou les fittonias apprécieront, mais un cactus ou une plante grasse n’en ont aucun besoin.
De plus en plus de personnes choisissent de cultiver leurs plantes sans terre, uniquement dans l’eau. Cette méthode s’appelle l’hydroponie. Elle consiste à placer la plante dans un récipient rempli d’eau (parfois enrichie en nutriments), où les racines se développent librement.
Certaines espèces s’y prêtent particulièrement bien : pothos, philodendrons, monsteras, tradescantias, etc. L’hydroponie permet de mieux visualiser la croissance des racines et d’éviter les erreurs d’arrosage.
Avant même de penser à l’arrosage, assurez-vous que votre plante peut bien évacuer l’excédent d’eau. Cela passe par deux choses :
- Un pot percé – impératif !
- Et une couche drainante (billes d’argile, gravier, etc.) au fond du pot, pour éviter que les racines ne baignent dans l’eau stagnante.
Le cache-pot ne doit pas servir de réservoir permanent. Laissez toujours l’eau s’écouler et videz l’excédent.
Et si votre pot n’est pas ou ne peut pas être percé ? Ce n’est pas impossible à gérer, mais vous devrez être encore plus attentif. Arrosez très doucement, en petites quantités, et surveillez régulièrement l’humidité du fond du pot.
Mais ce n’est pas tout : le choix du terreau joue aussi un rôle fondamental.
Les substrats lourds et riches en sphaigne ou en fibre de coco retiennent fortement l’humidité. Pratiques pour les Alocasias ou fougères, mais à éviter si vous avez la main lourde.
À l’inverse, les mélanges avec sable, perlite ou écorces de pin favorisent un drainage rapide : parfaits pour cactus, succulentes, ou autres plantes sensibles à l’humidité stagnante.
Si vous avez du mal à garder un terreau humide sur certaines plantes, ou s’il reste détrempé trop longtemps, n’hésitez pas à adapter le mélange ou à le changer. Ce détail peut parfois tout changer.
L’idéal reste l’eau de pluie, douce et sans chlore. Pour certaines plantes un peu capricieuses, si vous utilisez l’eau du robinet, laissez-la reposer 24 heures avant utilisation pour laisser s’évaporer le chlore.
Et surtout, évitez l’eau trop froide, qui crée un choc thermique pour les racines. Préférez une eau à température ambiante, ou légèrement tiédie.
Je sais qu’on aime bien se rassurer avec des rythmes fixes (“le mardi, c’est arrosage !”), mais c’est souvent la meilleure manière de… trop arroser. À la maison et en boutique, je fais un petit tour de mes plantes 2 à 3 fois par semaine. Je regarde, je touche, je teste l’humidité, je m’adapte.
Et surtout : je n’arrose pas par habitude, j’arrose quand c’est nécessaire.
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