Accueillir une nouvelle plante

J'AI MA PLANTE ET MAINTENANT JE FAIS QUOI ?

Ça y est, vous avez franchi le cap : votre nouvelle plante est chez vous ! Et maintenant, que faire ?

Commencez par l’installer à l’emplacement prévu… puis laissez-la tranquille. Pas d’engrais pour le moment, et un arrosage très modéré.
Pendant ces premiers jours d’adaptation, observez comment votre plante réagit.
Si tout se passe bien, vous pourrez envisager un rempotage (je vous explique comment un peu plus bas). Choisissez alors un pot de taille équivalente, ou légèrement plus grand. Un centimètre de plus en diamètre suffit largement.
En revanche, si certaines feuilles semblent brûlées, c’est sans doute que l’exposition est trop intense. Dans ce cas, placez votre plante dans une zone plus ombragée.
Des feuilles molles, jaunes ou flétries ? C’est peut-être un excès ou un manque d’eau. Cela peut aussi venir de variations de température, ou d’un courant d’air un peu trop vif.

POURQUOI REMPOTER OU REPIQUER ?

Le rempotage (transfert de la plante dans un pot légèrement plus grand) et le repiquage (changement de pot sans modifier la taille) sont deux gestes importants dans la vie d’une plante. Ils doivent être réalisés régulièrement. Voici les raisons les plus courantes qui justifient cette étape :

Vous venez d’acheter votre plante et souhaitez vérifier la qualité du terreau ainsi que l’état des racines.
La plante a grandi et dépasse son pot actuel. Les racines sont à l’étroit, enchevêtrées, ou sortent par les trous de drainage.
Le substrat est ancien, compacté ou appauvri. Il a besoin d’être renouvelé pour rester nutritif.
Vous voulez encourager la plante à poursuivre sa croissance et son développement.
Le pot ou le substrat posent un problème de drainage. L’eau stagne, ce qui peut nuire aux racines.

LES ÉTAPES À RESPECTER POUR UN REMPOTAGE RÉUSSI

Préparez le nouveau pot. Il doit être propre et désinfecté pour éviter la propagation de maladies.
Préparez le substrat. Il doit être légèrement humide avant utilisation.
Tirez doucement sur la plante. Tapotez ou pressez légèrement le pot en l’inclinant pour faciliter la sortie.
Examinez la motte. Approchez votre nez de la terre : elle doit sentir l’humus, jamais le moisi. Une mauvaise odeur indique des racines pourries. Dans ce cas, nettoyez bien les racines, coupez celles qui sont abîmées, et changez entièrement le substrat.
S’il n’y a pas d’odeur suspecte, démêlez délicatement les racines à la main.
Disposez une couche drainante au fond du nouveau pot (pouzzolane, billes d’argile, graviers, etc.).
Ajoutez une couche de substrat. Placez ensuite la plante au centre, en veillant à ce que le sommet de la motte reste au même niveau (ou un peu en dessous) que le bord du pot.
Remplissez les côtés avec du substrat frais. Tassez légèrement pour éviter les poches d’air.
Arrosez doucement. Vérifiez que l’eau s’écoule bien par les trous de drainage.
Laissez la plante s’égoutter complètement avant de la poser dans un cache-pot ou sur une soucoupe.
Si vous le souhaitez, terminez par un paillage minéral ou organique en surface.

Pour vous guider dans le choix du pot, du substrat et du paillage, je vous invite à consulter notre article
« Petit guide terreaux et pots » !

LES FRÉQUENCES D’ARROSAGE

L’arrosage est souvent l’un des points les plus délicats à maîtriser. Même en suivant les recommandations pour votre plante, vous devrez adapter votre routine à votre environnement… et à la saison !

Ce qui fonctionne chez votre voisin ne fonctionnera pas forcément chez vous. Mon meilleur conseil ? Allez-y progressivement. Observez attentivement les réactions de votre plante, et restez prudent(e). Des feuilles molles peuvent indiquer aussi bien un manque d’eau… qu’un excès !

Alors, comment s’y retrouver ? Commencez par identifier l’origine de votre plante :

Elle vient d’une zone tropicale ? Elle appréciera une humidité constante, mais sans avoir les racines plongées dans l’eau.
Elle est native d’une zone méditerranéenne ? C’est sans doute une plante résistante à la sécheresse. Arrosez rarement, mais généreusement.
Elle provient d’une région tempérée ? Un arrosage régulier sera nécessaire. Mais laissez sécher la terre sur quelques centimètres entre deux apports d’eau.

LES MANIÈRES D’ARROSER

Par le dessus : Utilisez un arrosoir à bec fin. Évitez de mouiller les feuilles. Arrosez lentement, voire en plusieurs fois si la terre est très sèche. Cela laisse le temps au terreau de bien s’imbiber.
Par le dessous : Versez un fond d’eau dans la soucoupe ou une bassine. Laissez la plante boire par capillarité. C’est une méthode un peu lente — il faut attendre que l’eau atteigne la surface de la terre — mais très efficace, surtout avec des pots en terre cuite brute.
En bain : Plongez entièrement le pot (ou la plante) dans l’eau. Laissez-la tremper jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles. Attention, cette méthode ne convient pas à toutes les plantes. Préférez un paillage minéral un peu lourd pour que la terre reste bien en place.
En douche : Certaines plantes aiment une petite douche tiède de temps en temps. Cela élimine la poussière sur les feuilles et certains parasites.
En brumisant : Avec un pulvérisateur, vous recréez une humidité ambiante appréciée des plantes tropicales. Mais prudence : certaines plantes aiment la brume sur leurs feuilles, pas sur leurs fleurs !

Quelle que soit la méthode choisie, laissez toujours la plante s’égoutter avant de la remettre dans son cache-pot ou sur sa soucoupe.

Et surtout, ne négligez pas le drainage : il se fait en deux étapes. D’abord, placez une couche drainante au fond du pot. Ensuite, utilisez un pot percé, avec au moins un trou au fond.

Et pour l’eau ? L’idéal reste l’eau de pluie. Les plantes n’aiment pas le calcaire ni le chlore de l’eau du robinet. Privilégiez aussi une eau à température ambiante, voire tiède selon les espèces.

LUMINOSITÉ ET TEMPÉRATURE

Comme pour l’arrosage, les besoins en lumière et en température dépendent fortement de l’origine de la plante :

Zone tropicale ? Privilégiez une lumière tamisée, une température chaude et stable, et surtout aucun courant d’air.
Zone méditerranéenne ? Beaucoup de lumière, voire du plein soleil. La plante peut supporter des variations de température, mais évitez qu’elle passe sous 0°C.
Zone tempérée ? Une lumière douce et une température modérée, comme un matin d’été, conviendront parfaitement.

Méfiez-vous des indications « plein soleil », « mi-ombre » ou « ombre ». Elles sont souvent floues et, d’après mon expérience, rarement fiables. L’intensité lumineuse n’a rien à voir entre un intérieur et un extérieur.

Enfin, évitez d’exposer directement au soleil une plante qui sort de serre. C’est le meilleur moyen de brûler son feuillage. Les UV sont aussi agressifs pour les plantes que pour nous. Habituez-les progressivement, même si elles sont censées supporter le plein soleil en été.

DE L’ENGRAIS OU PAS ?

Théoriquement, si l’arrosage, l’emplacement et le substrat sont bien adaptés, il n’est pas nécessaire d’ajouter d’engrais. Mais cela reste… théorique !

Dans la pratique, certaines plantes — surtout celles qui fleurissent — auront besoin d’un petit coup de pouce pour rester en forme. Un apport minéral ou organique peut alors faire la différence.

De mon côté, je gère les apports au cas par cas, selon l’état de santé de chaque plante. Et surtout, je n’utilise jamais d’engrais dans le seul but de faire pousser plus vite. Le but, c’est l’équilibre, pas la performance !

CONCLUSION

Accueillir une nouvelle plante chez soi, c’est le début d’une belle aventure. Tout commence dès que vous l’installez à sa place.

En suivant ces étapes simples – observation, rempotage, arrosage adapté, bonne gestion de la lumière et de la température, et apports si besoin – vous lui offrez les meilleures conditions pour s’épanouir.

Chaque plante est unique. Ce sont votre attention et vos soins qui feront toute la différence. Prenez le temps de bien comprendre ses besoins spécifiques : elle vous le rendra par sa vitalité et sa beauté.

Bonne culture !

MAY FLOWERS BEE